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Commentaire du P. Jesús Fernández sur l’Évangile du 5 avril, Dimanche des Rameaux (Mt 26,14-27,66)

By 6 avril, 2020avril 27th, 2020No Comments
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Dans l’Évangile d’aujourd’hui, le dimanche des Rameaux, la passion du Christ est racontée. Un personnage apparaît lorsque le Christ, en chargeant la croix, est en route vers le lieu de la crucifixion appelé Golgotha, qui signifie le lieu du crâne. La personne qui porte la croix derrière le Christ est un paysan appelé Simon de Cyrène et il a été forcé à porter la croix.

Comme vous le savez, Mathieu écrit son Evangile pour les chrétiens d’origine juive. Ce peuple juif, par l’intermédiaire de ses dirigeants, rejette le Christ. Mathieu veut avant tout rendre visible la puissance et l’autorité du Christ. Jésus, le Fils de Dieu, sait ce qui va lui arriver et l’accepte, et il accepte aussi les événements qui se produisent, mais il les prévoit. Le Père lui a donné son propre pouvoir. Le Christ, avec sa passion, sa mort et sa résurrection, inaugure un temps nouveau, le royaume de Dieu, le royaume de l’amour, déjà annoncé dans les béatitudes.

Dans l’histoire de la Cène, la trahison de Juda et le reniement de Pierre sont annoncés. Regardons bien : ce dernier repas est accompagné de ces deux signes et, comme tous ceux qui souffrent, le Christ ressent le besoin de la présence de ses disciples, de ses amis, mais ils dorment sur le Mont des Oliviers. Quand ils l’arrêtent, il donne une nouvelle leçon : il refuse d’utiliser la force et la puissance que le Père lui a données.

L’histoire du déni de Pierre nous rappelle que nous pouvons tous refuser de reconnaître ce Christ humilié.

Dans la scène du procès romain, Matthieu ajoute l’intervention de la femme de Pilate reconnaissant que Jésus est juste, il est innocent. Pilate se lave les mains et le peuple assume l’entière responsabilité de cette mort. Jésus meurt sur la croix, abandonné par tous les disciples sauf un, Jean. Mais sa mort est une résurrection. Le tremblement de terre qui se produit dans son expiation est une image de la fin des temps, à partir de ce moment les saints se lèveront et entreront dans la Jérusalem céleste tandis que les soldats reconnaîtront que Jésus est le Fils de Dieu.

Le Christ avec sa vie, et sur la croix il nous révèle un Christ profondément humain. Quand il cherche, dirons-nous, l’affection chez ses disciples, surtout dans son agonie, quand le Christ porte notre souffrance et notre douleur sur la croix. Le Christ est le nouveau Moïse qui, dans le Sermon sur la Montagne et dans la Pâque, transmet la nouvelle loi de l’amour qui consiste à être parfait comme notre Père céleste est parfait, c’est la perfection de l’amour, ce n’est pas du perfectionnisme, il réduit l’ancienne loi à sa pureté originelle, il veut la miséricorde et non le sacrifice.

L’Église est l’Église de l’amour, l’Église du pardon et l’Église de la miséricorde. Nous ne pouvons pas l’oublier. Aujourd’hui, nous vivons une pandémie avec sa fontaine de larmes. Tant de malades et tant de morts, mais au milieu de la douleur et de la souffrance de tant de personnes, le visage du Christ ressuscité apparaît dans le cœur de tant de héros, hommes et femmes du monde de la santé, du monde civil, avec ces malades qui représentent aussi le visage déformé du Christ. Les personnes gravement et très gravement malades forment la passion du Christ et expriment, comme dans le sang versé du Christ, l’amour de ce martyr pour tant, tant d’êtres humains, au-delà de la religion, bien au-delà de la culture ou des situations sociales.

Le Christ meurt pour nous tous et il semble qu’il ne nous demande rien en retour. Tout ce qu’il nous demande, c’est de l’aimer et d’aimer le prochain sur la croix qui est l’amour, car nous savons qu’au cœur de toute souffrance se trouve l’amour, l’arbre de vie a été planté, la foi et l’espoir ouvrent une galerie avec son bout de lumière sur la roche dure de cette pandémie qui, je l’espère, ne sera pas la roche dure de nos cœurs.